Lettre du RESF au préfet qui "utilise" le quotidien "Courrier Picard" pour nous interpeller vertement!!

Publié le par Patrick Kaczmarek

Vu l’article du courrier Picard en date du 19 juin sur RESF , le Préfet, par voie de presse, n’arrête pas de nous interpeller vertement ! 

RESF lui écrit donc une lettre ouverte quant à la nécessité de préserver le droit d’asile et les droits de l’Homme (voir ci-après et en pièce jointe)  

Bien à vous , Pour RESF de la Somme, Michel RAVAILHE, Bertille et Marcel DEKERVEL

 

Lettre ouverte à Monsieur le Préfet de la Somme et de la Picardie

 

Réseau(1) Education Sans Frontières de la Somme

 

Le 23 juin 2013

 

 

Objet : Précisions sur les positions du RESF Somme pour préserver le droit d’asile

 

 

Monsieur le Préfet de la Somme et de la Picardie, Monsieur le Secrétaire Général,

 

 

Nous souhaitons, dans le cadre d’un dialogue républicain par le quotidien « Courrier Picard » interposé, celui du 20 et 21 juin 2013 notamment, sans esprit polémique, apporter des précisions sur les positions du Réseau Education Sans Frontières de la Somme (déjà donné dans le quotidien « Courrier Picard » du 19 juin 2013) pour éviter toute dénaturation de sa démarche concernant les demandeurs et déboutés du droit d’asile.

 

Le reproche réitéré par la préfecture relatif au soutien apporté par le RESF aux déboutés du droit d’asile pour leur éviter de se retrouver, dans certains cas, à la rue procède du procès d’intention. En effet, nous avons, à plusieurs reprises, attiré l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés d’hébergement des primo-demandeurs (notamment la longueur des délais pour traiter leur demande d’asile, attente dépassant souvent plusieurs mois avant de trouver un logement et qu’elle soit suivie efficacement). Nous ne nous opposons pas au départ des foyers d’hébergement des déboutés, mais à l’absence d’organisation de solutions de relogement d’urgence. Nous ne pouvons pas valider cette vision de la société opposant les individus entre eux (les déboutés du droit d’asile bloquant les places au détriment des primo-demandeurs) et proposant, comme solution humanitaire, de « déshabiller Paul pour habiller Jacques ». L’extension des places en foyer est possible si l’argent du contribuable, au lieu d’être affecté à des mises de personnes sans papiers en centre de rétention précipitées et extrêmement coûteuses (illégales parfois car condamnées par le tribunal administratif avec de lourds dommages et intérêts à verser par l’Etat) ou en nuitées d’hôtel dix fois plus chères que le logement conventionnel, était investi dans de l’hébergement d’urgence décent.

 

Nous sommes aussi dans notre rôle de citoyens libres quand nous déplorons les graves manquements aux devoirs moraux de ceux qui font le chantage à l’intervention de la police ou de la séparation d’une mère de son enfant pour obliger des personnes déboutées du droit d’asile souvent en situation de détresse (maladie, grossesse, présence d’enfants) à quitter leur place en foyer. La préfecture sait parfaitement que les primo-demandeurs sont presque tous de futurs déboutés du droit d’asile puisque l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides est très peu protecteur et davantage une fabrique de déboutés en n’accordant l’asile qu’à moins de 10 % des demandeurs. Enfin, l’interprétation trop souvent restrictive de la préfecture de la Somme des textes permettant la régularisation des « sans papiers », en particulier au titre du travail, freine également les sorties de foyer.

 

Nous sommes heureux de voir les collectivités territoriales, tel le Conseil Régional de Picardie qui a aidé par de la formation avec le Centre d’Entraînement aux Méthodes Educatives et Actives à intégrer des personnes déboutées du droit d’asile (il vous a écrit récemment à ce sujet), tel le Conseil Général de la Somme qui a épaulé des personnes en « Obligation à Quitter le Territoire Français »,  aujourd’hui régularisées par un recours à la Cour Nationale du Droit d’Asile, telle la mairie de Longueau et d’Amiens qui les ont parrainés et accueillis comme citoyens d’honneur. Avec 41 organisations humanistes, syndicats, associations culturelles, membres du Réseau Education Sans Frontières de la Somme, nous sommes fiers de participer au maintien de la cohésion sociale en évitant que les déboutés du droit d’asile soient en situation de relégation, précarisés et désocialisés avec les drames humains et les conséquences politiques risquées pour la société toute entière que cela entraîne.

 

Au-delà de l’impact positif des migrants pour l’économie française et pour les aspects sociaux et culturels, nous, du Réseau Education Sans Frontières de la Somme, assumons une vision ouverte et généreuse de la société française. La France, 5ième puissance mondiale, doit prendre sa part aux difficultés politiques de notre Monde. L’avenir n’est pas de voir nos frontières françaises érigées en forteresse…

 

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de notre attachement aux Droits de l’Homme et l’expression respectueuse de nos salutations républicaines.

 

Pour le Réseau Education Sans Frontières de la Somme

 

Catherine RENAUD, membre de la FCPE, Edith AVOUME, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme d’Amiens, Jacques GUIDEE, de la CIMADE,

Zoulika EDDOUAIRE, Mohamed REZIGA, Claire BIZET, Christophe COLLAFARINA, Paul DOUBLET, Christophe CLAVET, membres du RESF
Sybille LUPERCE, membre de la Coordination des Artistes, Intermittents du Spectacle en lutte, Marie Christine MENU, du Théâtre «La Roue Libre»

Anne Claude FUSTIER, du « théâtre charnière », Michel RAVAILHE, membre de la FSU, Didier COTTRELLE, Bertille et Marcel DEKERVEL, membres de SUD-Solidaires

 

 

 

Contacts: RESF, BP80713, 80007 Amiens, tel : 06 40 37 87 37, Site: www.educationsansfrontieres.org,  Permanences : Tous les mercredis à 17h30, salle Dewailly Amiens

 

(1)Réseau Education Sans Frontières de la Somme soutenu par : LDH, SUD-Education, FCPE, Léo-Lagrange, Entraide protestante, FSU, CGT-Educ, SGEN-CFDT, UNSA-Education, Union départementale CGT, Union syndicale "Solidaires", UNEF, l'ASMA,, l’Union pour la Dignité des Chômeurs, ATTAC, Confédération Paysanne, Ligue de l'Enseignement, Mouvement de la Paix, Théâtre «Charnière», Femmes Solidaires, Association «Vie Brisée», Association de lutte contre l’illettrisme «CARDAN», Espéranto 80, Femmes en Mouvement, Théâtre " les BEN'ARTS", Artistes et Intermittents du Spectacle en Lutte en Picardie", les CEMEA, EMF, Fédération Syndicale Etudiante, Journal «Ch’Fakir», CIMADE, SUD-Santé, Asso «Faites de la Résistance», Asso d’Ethno-Psychanalyse, Nouvelle Afrique, Théâtre «La Roue Libre», Association Générale des Etudiants de Picardie », Asso « Culture, Animation, Prévention, Sports », Association «Défense Enfants International», Association CAP-VERT d’Amiens, Association « Bulles de Théâtre »……

 

Publié dans POLITIQUE

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