Initiative à l'appel de la coordination des musulmans d'Amiens le samedi 17 janvier 2009

Publié le par Patrick Kaczmarek

Intervention de Patrick Kaczmarek

Après des mois de blocus, une intervention militaire aérienne et des bombardements depuis le 27 décembre, la bande de Gaza est maintenant de nouveau victime d’une invasion terrestre de l’armée israélienne. Cet acharnement de la 5ème puissance militaire du monde sur 1 million et demi de palestiniens vivants sur une petite bande de terre n’est ni admissible ni justifiable. Cynisme. Le cessez-le-feu est incontournable donc il faut massacrer avant accord.


Le conflit israélo-palestinien est une fois encore entré dans une phase dramatique. Ce conflit n’est ni religieux ni « ethnique », mais bien politique et territorial : l’engrenage de la violence dont les populations civiles sont les premières victimes, s’aggrave depuis des décennies. En tant que médecin et pacifiste suite aux informations alarmantes de l’organisation humanitaire Human Rights Watch et de médecin norvégiens présents à Gaza, sur l’emploi d’armes toxiques (bombes à phosphore et DIME), je m’inquiète de l’utilisation possible de ces armes et alerte sur les ravages irrémédiables provoqués sur les habitants de Gaza.

De forts soupçons pèsent sur l’armée israélienne qui utiliserait des obus au phosphore blanc, substance extrêmement toxique capable de provoquer de terribles brulures, ainsi que des lésions mortelles aux poumons, aux reins et au foie. L’utilisation de ces armes vient contredire l’argumentaire officiel selon lequel cette intervention militaire israélienne serait destinée « à désarmer le Hamas ». « A qui fera-t-on croire que ces armes ne sont pas dirigées contre les civils ? » dénoncent Arielle Denis et Pierre Villard co-présidents du Mouvement de la Paix.

Nous refusons toute mise en scène d’un prétendu « conflit de civilisations » et rappelons qu’aucun individu ne peut être étiqueté, stigmatisé ou agressé en raison de ses origines ou de sa foi, et que les manifestations d’intolérance, de racisme et d’antisémitisme, loin de servir les causes que leurs auteurs disent soutenir, les salissent et mettent en danger la vie démocratique. Le mouvement de la Paix demande le respect du droit des journalistes à circuler librement dans la bande de Gaza pour informer de la réalité du conflit. Oui le terrorisme est un fléau mais à qui fera-t-on croire qu’il peut être combattu par une intervention militaire ? A qui fera-t-on croire que la centaine d’enfants décédés sous les bombes ces derniers jours sont des terroristes ? Les habitants de Gaza sont pris en otage. En refusant de dialoguer avec le Hamas, en maintenant un blocus criminel, en permettant à Israël de bafouer toutes les règles internationales, en tolérant la colonisation, les gouvernements des grandes puissances ont créé les conditions d’une confrontation entretenue par les extrémistes de tous bords.

Une nouvelle fois, le gouvernement israélien relance la violence et prend la responsabilité d’un recul de la perspective d’un règlement négocié du conflit.

Je m’adresse à vous pour que le gouvernement français prenne des initiatives urgentes et agisse dans toutes les instances internationales pour que celles-ci sortent de leur passivité et agissent :

1)    Pour obtenir l’arrêt des bombardements par Israël et reprendre les pourparlers avec le Hamas pour obtenir un cessez-le-feu et la reconduite de la trève.

2)    Pour la levée du blocus de Gaza et des mesures pour la protection de la population et pour faire face à la situation humanitaire grave de cette zone.

3)    Pour demander une conférence internationale sous l’égide de l’ONU avec toutes les parties concernées et les pays de la région pour relancer les négociations sur TOUS les dossiers : création de l’Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël sur la base des résolutions de l’ONU, problèmes des réfugiés.

4)    Pour accélérer et intensifier la libération de tous les prisonniers et otages, en particulier celles de Salah Hamouri et de Guilad Shalit.

5)    Pour que des engagements pris lors de la Conférence des donateurs à Paris suite à la Conférence d’Annapolis soient respectés.

6)    Pour faire pression sur l’Etat d’Israël pour qu’il applique le droit international.

7)    Pour protester auprès de l’Union Européenne  qui vient de rehausser les accords de coopération avec Israël alors que ceux-ci devraient être conditionnés à l’application du droit international en matière de Droits Humains.





Publié dans FAITS DE SOCIETE

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