Conseil Départemental de la Somme Session du DOB

Publié le par Patrick Kaczmarek

Conseil Départemental de la Somme

Session du DOB

Lundi 18 décembre 2018

 

Intervention du groupe PCF

 

 

Monsieur le Président,

Cher-e-s collègues,

 

le Département est une collectivité qui avec les communes sont les deux lieux de proximité que les populations affectionnent.

 

Les habitants connaissent leurs élu-e-s, ils peuvent nous interpeller facilement, nous les rencontrons tous les jours et nous nous efforçons toujours de répondre au mieux à leurs demandes.

 

Cette proximité, cette disponibilité, cette connaissance que nous avons des enjeux , des problématiques et des attentes nous confère beaucoup de responsabilité et demande de notre part, de votre part, une réactivité.

 

C’est pourquoi Monsieur le Président, le Débat d’Orientation Budgétaire qui s’ouvre aujourd’hui sur votre invitation pour commenter votre rapport analytique sur la situation économique nous paraît hors contexte.

 

Bien évidement le document a été rédigé avant le début des événements en date du 17 novembre.

 

Mais n’êtes vous pas celui qui nous rappelle toujours et toujours qu’il faut s’adapter à un monde qui bouge et ne pas rester avec des œillères ?

 

Qu’il faut cesser de ne pas vouloir voire et regarder la vraie vie ?

 

Qu’il faut évaluer ce qui va et de qui ne va pas

 

En ce sens Monsieur le Président le propos de votre rapport , le déroulé de l’assèchement continu des politiques publiques et la mise à jour de la liquidation du Département de ses missions de solidarité gravé dans le marbre du document refondation est en opposition avec l’urgence sociale qui monte de toutes parts.

 

Il nous semble que votre propos ne prend pas la mesure de la colère dans tout le pays .

 

Il ne l’aborde même pas au point que sur une copie d’étudiant le correcteur annoterait « hors sujet » !

 

Nous partageons votre constat sur la dégradation des relations de la collectivité avec l’État ou encore le fait que les 3 allocations individuelles de solidarités ne soient toujours pas compensées à l ‘euro près mais notre bienveillance s’arrête la .

 

Vous constatez avec satisfaction l’augmentation du PIB tout en constatant un ralentissement de la consommation des ménages , mais y aura t’il des réponses de votre part pour rendre du pouvoir d’achat aux familles, alléger leurs factures du quotidien sur les interventions des politiques publiques du Département ?

 

Créerez vous des réponses publiques pour plus et mieux de services auprès des personnes à un coût de tarification qui n’exclut aucun bénéficiaires !

 

Apportez nous la preuve lors de la présentation de votre prochain budget primitif que vous êtes à l’écoute de besoins des Samariens.

 

A l’écoute de leur attentes, de leurs souffrances, de leurs handicaps , qu’il soit physique mais aussi à joindre les deux bouts pour aller jusqu’à la fin du mois quand d’autres veulent nous parler uniquement de la fin du monde.

 

Nous avons des craintes que notre message ne soit pas entendu car vous gérez cette collectivité avec une seule préoccupation majeur , celle du cagnotte pour l’amélioration du taux d’épargne , de l’auto investissement et du désendettement . 

 

Nous vous appelons à casser la tirelire pour répondre à l’urgence sociale.

 

Car la modernisation organisationnelle et matérielle de la collectivité que vous continuez d’appeler de vos vœux est synonyme de casse des outils des politiques publiques.

Les exemples des collèges , des centres routiers et des MDSI menacées portent votre signature d’en terminer avec un département qui protège, un département qui éduque , un département qui favorise les déplacements et qui sécurise .

 

La continuité de la baisse des effectifs de nos agents et des crédits alloués à l’éducation , la culture , l’insertion, la famille, l’environnement, l’habitat dégradé doit cesser.

 

Car on relève encore dans votre rapport que nous jugeons « hors sol » l’inventaire de votre rhétorique comptable :

 

Baisse des crédits, gel progressif,  gel de niveau négocié, fin progressive, annulation, révision, fin de financement , baisse de participation tout cela pour accréditer une nouvelle saignée de 30 millions dans les politiques du Département.

 

Nous le répétons avec vigueur tout cela est hors sujet .

 

Il faut entendre ce qui se passe depuis le 17 novembre.

 

Dans tout le pays monte la colère populaire contre l'injustice sociale et fiscale.

 

Qu'ils portent des gilets jaunes, des blouses blanches ou des robes noires, des millions de femmes et d'hommes n'acceptent plus le sort qui leur est fait.

Ils le disent haut et fort : Trop, c'est trop !

 

Les Français disent « On ne peut continuer à vivre avec des salaires de misère, des pensions sans cesse rognées, des allocations sacrifiées sur l'autel de l'austérité , cela doit inviter Département à corriger sa feuille de route.

 

A changer de cap et jeter à la poubelle son plan mortifère imposé par le document Refondation.

 

Les propositions du 1er Ministre et du Président de la république ne vont permettre aux Samariens de vivre mieux.

 

Les ouvriers, les infirmières, les retraités, les demandeurs d’emploi, les étudiants ne s’y retrouvent pas.

 

Les annonces ne sont pas à la hauteur des attentes, car ce que demandent les Français et les Samariens , accablés par la vie chère, ce n’est pas l’aumône, ce ne sont pas des miettes, c’est tout simplement d’être respectés.

 

C’est d’avoir un travail et de pouvoir en vivre dignement, c’est de pouvoir élever correctement leurs enfants, avoir accès aux loisirs, au sport, à la culture.

 

Ce qu’ils demandent, c’est d’avoir des services publics qui ne se réduisent pas à internet, qui répondent présents dans les villes comme à la campagne.

 

C’est d’avoir des communes qui aient les moyens de répondre à leurs besoins. 

 

Le Département sera t’il à la hauteur pour entendre cette urgence sociale  et y répondre  alors que le gouvernement lui tourne le dos ?

 

Nous le répétons Il y a besoin de services publics réhabilités , de qualités, modernisés, développés dans le Département et non leur suppression comme vous le faites depuis 4 ans.

 

L’école, l’écologie, la santé, la culture, les services à la personne, les transports collectifs, la rénovation énergétique des logements etc...

 

Les moyens pour y parvenir existent et cela fera l’objet d’un vœu adressé à l’État que nous vous soumettrons lors de cette session.

 

Non sans oublier vous rappeler notre attachement et notre détermination politique  à émettre un titre de recette adressé à l’État pour qu’il nous reverse l’ensemble des dotations non perçues par le Département depuis des années et dont le résultat doit s’ élever à plus de 650 millions à ce jour.

 

Monsieur le Président, les Français et les Samariens se sentent méprisés et cela fait des années que ça dure.

 

Vous avez l’occasion de changer ce sentiment pour enfin entendre les gens , entendre la colère, les peurs et les souffrances après des années de politique de réduction de la dépense publique au nom d’une dette dont ils ne sont pas responsables.

 

Après des années mise en concurrence des travailleurs français avec ceux des pays à bas coûts.

 

Après des années de libéralisation totale de l’économie au nom de Traités européens.

 

Après des années de services publics malmenés , saccagés ou privatisés.

 

Cela fait des mois que nous dénonçons le Président des Riches et ses choix politiques en faveur de la finance,  non sans oublier les élu-e-s de votre majorité qui sont à la manœuvre pour encourager la saignée et faire la démonstration que la droite départemental est soluble dans le Macronisme.

 

Aujourd’hui, la colère qui monte, c’est celle des Français, dans leur diversité, de l’ouvrier à l’agriculteur, du retraité à l’étudiant en passant par les pompiers et les routiers, qu’ils aient des gilets jaunes, des blouses blanches, des cols bleus ou des robes noires, c’est une révolte arc en ciel, une révolte pour la dignité.

 

Il ne faut pas les humilier en refusant de répondre à leurs demandes urgentes.

 

C’est pour cela que le Département doit prononcer la rupture avec ses logiques comptables engagées depuis 2015 pour entendre l’urgence sociale et ouvrir une nouvelle orientation de progrès

 

A ceux qui nous répondrons que cela coûtera trop cher, nous répondrons que ce sont les choix de la rigueur que vous continuerez de dérouler  qui coûtent chers car ils entretiennent et accentuent les inégalités qu’il faudra un jour réparer.

 

Pour cette raison notre vœu vous proposera d’exiger de l’État :

 

- D’ouvrir un Grenelle des salaires et du pouvoir d’achat pour engager des négociations dans toutes les branches professionnelles publiques et privées,

 

- D’impulser une augmentation générale des salaires et des pensions, dans le public comme dans le privé,

 

- D’augmenter le SMIC de 200 euros nets,

 

- De supprimer la baisse des APL et d’encadrer les loyers

 

- De supprimer la CSG sur les retraites

 

- De ramener le taux de la TICPE à son niveau de 2017 et l’affecter réellement à la transition écologique,

 

- D’adopter une taxation exceptionnelle des 10 milliards de profits annuels des compagnies pétrolières ,

 

- D’instaurer une taxation du kérosène,

 

- Le maintien des lignes ferroviaires de proximité, menacées de fermeture,

 

- Le développement du fret ferroviaire,

 

-  Le retour à une TVA de 5,5 % sur les transports en commun,

 

-  De revenir sur l’ensemble des mesures fiscales en faveur des plus riches en réinstaurant l’ISF,

 

-  De prendre des mesures efficaces pour en finir avec l’évasion fiscale,

 

-  De supprimer les récentes exonérations de cotisations patronales,

 

- De supprimer le dispositif du CICE et de reverser les 40 milliards à la réhabilitation, la modernisation et le développement des services publics et pour l’investissement massif dans les transports collectifs et la rénovation énergétique des logements.

 

- De rembourser les dotations non perçues par notre Département depuis les 10 dernières années

 

Monsieur le Président,

Chères collègues,

 

les élu-e-s communistes du Département n’ont eu de cesse de rappeler lors des débats budgétaires les injustices flagrantes des politiques départementales et gouvernementales et sur la brutalité de certaines mesures : 

 

La baisse des dotations au nom de la réduction des déficit publics, l’étranglement financier sont inacceptables et votre complicité coupable.

 

Les richesses de ce pays appartiennent à tous les Français et tous les Samariens, pas à une minorité de privilégiés.

 

Il faut aussi entendre que la crise est aussi d’ordre institutionnel.

 

Si le Président de la République n’entend pas le peuple car il en est déconnecté nous nous posons une question :

 

Entendez vous les Samariens et les entendrez vous assez pour décider de répondre à l’urgence et changer de cap ?

 

Les élu-e-s communistes que nous sommes, resterons ici les relais des revendications citoyennes de tous les Samariens, des gilets jaunes comme des organisations syndicales et de la jeunesse qui demandent un changement de cap.

 

C’est dans cet esprit, que nous continueront d’agir à l’écoute des populations et que nous soutenons l’action des députes du groupe communiste à l’Assemblée Nationale qui est à l’initiative du dépôt d’une motion de censure signée par les députés de la  France Insoumise et les députés du Parti Socialiste visant à engager la  responsabilité du gouvernement.

 

Car pour l’instant le compte n’y est pas , ni de la part du gouvernement ni de votre part.

 

Allez vous entendre l’urgence sociale ?

 

Je vous remercie.

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