Communiqué : La France s’apprête à accueillir un des plus grands salons de l’armement au monde

Publié le par Patrick Kaczmarek

 

Communiqué de "Cessez d’alimenter
la Guerre - Stop Fuelling War"

En pleine controverse sur ses exportations d’armes au Yémen, la France s’apprête à accueillir un des plus grands salons de l’armement au monde

 

 

Paris, le 4 juin 2018 – J-7 avant l’ouverture d’Eurosatory, le plus grand salon international de Défense et de Sécurité terrestres et aéroterrestres qui se tiendra du 11 au 15 juin 2018 à Paris. Eurosatory accueillera des centaines de vendeurs d’armes et des délégations officielles, y compris de pays controversés ou sous embargo, pour présenter les dernières innovations en matière d’équipements militaires. L’association «Cessez d’alimenter la Guerre - Stop Fuelling War», avec d’autres mouvements et ONG, s’oppose à cet événement et dénonce les impacts dramatiques des ventes d’armes pour la paix et les droits humains. Les exportations d’armes de la France à des pays en guerre, notamment au Yémen, sont sous le feu des critiques.


Rafales, navires de guerre, blindés de combat ou systèmes embarqués : la France est le troisième plus gros vendeur d’armes au monde. Entre 2013 et 2017, 42 % de ses exportations sont allées au Moyen Orient. On retrouve ainsi des chars Leclerc de Nexter, des Mirages 2000-9 de Dassault ou des corvettes du constructeur français CMN dans le conflit au Yémen, alors que des crimes de guerre y sont vraisemblablement commis. Depuis mars 2015, la guerre au Yémen a fait plus de 10.000 morts et 3 millions de déplacés. Ravagé par la famine et le choléra, le pays traverse la plus grave crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale, selon les Nations Unies.


Pour Holly Spencer, de Stop Fuelling War : « D’un côté, la France reste très discrète sur ses exportations militaires – il n’y a même pas de commission parlementaire sur les exportations d’armes, comme au Royaume Uni. Et de l’autre, elle permet aux Etats qui bombardent, affament ou répriment des populations civiles de venir faire leur marché d’armes à Eurosatory. »


En 2016, Eurosatory avait accueilli des délégations officielles venues d’Egypte, malgré la répression massive du régime Al Sissi contre ses opposants, les journalistes ou les homosexuels, d’Arabie Saoudite, malgré les bombardements au Yémen et les milliers de morts civils, ou de Chine et de Russie, malgré les embargos sur ces deux États.


«La France continue à vendre des Rafales et des corvettes à l’Egypte, malgré l’embargo demandé par l’Union européenne dès 2014», rappelle Holly Spencer. « lle ne respecte pas ses engagements internationaux en matière de contrôle des armes. Une récente étude d’Amnesty et de l’ACAT considère par exemple que les ventes d’armes de la France aux combattants au Yémen sont probablement contraires au droit international, puisque de graves violations des droits humains et des crimes de guerre sont commis. C’est sans doute le cas dans d’autres endroits, comme au Sinaï, où il est possible que l’armée égyptienne se livre à des exactions et où on aperçoit des blindés de fabrication française sur le terrain.»


En France, les exportations d’armes doivent être autorisées par le gouvernement. Selon le Rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France, en 2016, 4454 licences d’exportations ont été accordées et seulement 48 rejetées, soit un taux d’acceptation de près de 99 %. Le Parlement ou la société civile ne sont pas impliqués dans le processus. Pourtant, selon une enquête d’opinion YouGov réalisée pour SumOfUs, 88% des Français estiment que la France doit arrêter les exportations d’armes aux pays qui risquent de les utiliser contre des populations civiles.

 

« Le commerce des armes est rarement débattu en France. Eurosatory n’est que la partie visible de l’iceberg, un moment où les vendeurs d’armes s’exposent. Nous pensons que c’est une occasion de questionner le poids du commerce des armes en France, ses dangers et les alternatives pacifiques pour résoudre les conflits. », conclut Holly Spencer.

 

«Cessez d’alimenter la Guerre - Stop Fuelling War» organisera plusieurs événements et mobilisations autour de la semaine d’Eurosatory.


«Cessez d’alimenter la Guerre - Stop Fuelling War»
Contact presse : 

Holly Spencer 06 74 21 46 36
noneurosatory2@gmail.com

 

Publié dans PAIX

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