L'Assemblée vote, sans changement, le budget 2015 de la Défense DEPECHE AFP 29.10.2014 à 20:20

Publié le par Patrick Kaczmarek

L'Assemblée nationale a adopté mercredi, sans modification malgré une tentative des écologistes visant la dissuasion nucléaire, les crédits alloués à la Défense dans le projet de budget 2015, synonymes de «cure d'austérité» aux yeux de la droite.

 

Socialistes et radicaux de gauche ont voté pour, les écologistes et le Front de Gauche contre, ainsi que l'UMP et l'UDI, pour des raisons différentes.

 

Avec 31,4 milliards d'euros de dépenses, comme les trois années précédentes, le projet de budget de la Défense pour 2015 présenté mercredi par le gouvernement s'inscrit dans la trajectoire de la Loi de programmation militaire (LPM, 2014-2019) adoptée fin décembre par le Parlement.

 

Les crédits budgétaires inscrits dans le projet de budget s'élèvent à

29,1 milliards d'euros (hors pensions), auxquels doivent s'ajouter 2,3 milliards de recettes exceptionnelles (REX) pour atteindre le seuil le

31,4 milliards d'euros fixé par la LPM jusqu'en 2016.

 

Ces REX sont censées venir principalement de la vente de fréquences hertziennes et de biens immobiliers de la Défense.

 

Sont prévus 7.500 postes en moins l'année prochaine, pour atteindre un «plafond d'emplois» de 265.846 fin 2015 à la Défense.

 

«Solide», ce budget «entend respecter parfaitement l'équilibre tendu de la loi de programmation militaire, la modernisation de nos moyens et la réalisation des efforts demandés par la situation de nos dépenses publiques», a déclaré le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

 

Ce budget intervient dans «un contexte très particulier» avec la présence de «nos armées sur plusieurs théâtres difficiles pour des missions essentielles pour notre sécurité», a-t-il souligné.

 

Le ministre a d'ailleurs annoncé aux députés qu'un «violent accrochage» avait opposé dans la nuit la force française Barkhane à un «important groupe armé terroriste de type Aqmi» dans le nord du Mali.

 

Malgré «quelques bonnes nouvelles», les écologistes ont réaffirmé leurs «divergences profondes sur les orientations», notamment sur le nucléaire, et jugé que la réorganisation des armées devrait «cibler davantage les catégories de personnels dans la hiérachie».

 

Pour le Front de Gauche, Jean-Jacques Candelier a dénoncé les «conséquences néfastes» sur le territoire du «plus gros plan social jamais connu» dans la Défense.

 

Plusieurs députés UMP sont intervenus pour critiquer, tel Philippe Meunier, une «cure d'austérité» aux dépens des armées, et un budget «fragile» avec un «côté virtuel des recettes exceptionnelles».

 

L'UDI Philippe Folliot a évoqué des «angoisses fortes tant dans les armées que dans les industries de la défense» et regretté encore l'absence de «choix réel sur des sujets clefs comme la dissuasion nucléaire».

 

Face aux inquiétudes, M. Le Drian a martelé qu'il était «d'une très grande vigilance et ténacité» pour s'assurer que «toute la loi de programmation» serait effective.

 

«Le président de la République a décidé de sanctuariser les crédits de la LPM. J'ai eu, en 2014 comme en 2013, les crédits inscrits et je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas en 2015», a-t-il lancé.

 

Ce proche du chef de l'Etat a aussi insisté sur «les marchés signés» récemment pour les MRTT et les Scorpion. A la députée FN Marion Maréchal-Le Pen, qui s'est alarmée que le projet de fusion «contre-nature» entre Nexter et l'Allemand KMW «au détriment de notre souveraineté militaire et notre industrie», M. Le Drian a assuré que «Scorpion serait effectué par Nexter» et que «chacun des deux partenaires préserverait sa singularité».

 

Porteur des deux seuls amendements en débat, le coprésident des députés écologistes François de Rugy a échoué à réduire les dotations affectées à la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire pour les redéployer ailleurs.

 

«La sécurité de la France mérite les deux composantes» (aéroportée et

sous-marine) de la dissuasion nucléaire, a notamment objecté le ministre, invoquant plusieurs arguments de fond autant que de coût.

 

L'UMP s'est indignée de l'initiative écologiste, Jacques Myard parlant d'«amendements dangereux, naïfs et même criminels»

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