Un ministre de la Défense engagé pour le désarmement nucléaire

Publié le par Patrick Kaczmarek

 

            « La récente nomination d’Alain Juppé au poste de Ministre de la Défense ouvre des perspectives intéressantes pour une participation effective et approfondie de la France au processus de désarmement nucléaire mondial » constate xxx, dirigeant du Mouvement de la Paix.

            Nul n’ignore la déclaration d’octobre 2009 (cosignée par MM. Alain Juppé, Michel Rocard, Bernard Norlain et Alain Richard) dans laquelle Alain Juppé appelait la France à prendre part à cette dynamique souhaitée « par une vaste majorité des peuples de la planète. »[1]

 

            « […] la réussite de la non-prolifération est une nécessité première pour la paix, et elle repose sur des initiatives urgentes et beaucoup plus radicales des cinq puissances nucléaires reconnues par le traité de 1968. Elles doivent engager un processus conduisant de manière planifiée au désarmement complet, y associer pleinement les trois puissances nucléaires de fait, écarter tout projet de développement d'arme nouvelle, prendre plus d'initiatives et de risques politiques pour surmonter les crises régionales majeures. »2

Nous pouvons donc attendre et exiger du nouveau ministre de la Défense de conduire la France à œuvrer pour un calendrier de désarmement nucléaire ; de mettre un terme au programme du nouveau missile M-51 et des têtes nucléaires qui l’équiperont. Programmes qui engloutissent chaque année des milliards d’euros au détriment de la satisfaction des besoins sociaux tels que la santé et l’éducation.

            Alors que le Premier Ministre et le Président de la République martèlent sans cesse qu’ils sont à la tête d’un Etat en faillite, que les Français doivent faire des efforts, le budget de la Défense se voit allouer une somme de 31 milliards d’euros dont 16 milliards pour l’armement nucléaire. « La priorité politique ne doit-elle pas être de répondre aux difficultés sociétales d’un peuple ? » s’indigne xxx.

 

            Nous appelons M. Juppé à peser de tout son poids pour engager la France sur la voie de la raison et de la sagesse en la remettant sur les rails du désarmement nucléaire. Cela est possible si l’on en croit la déclaration commune d’octobre 2009 : « Un mouvement stratégique majeur peut être en train de s'engager. Les obstacles prévisibles sont cependant massifs : l'attachement aux acquis de puissance de l'establishment politique et militaire aux Etats-Unis, la méfiance devant le changement des dirigeants russes et chinois, les stratégies régionales de l'Inde, du Pakistan et d'Israël, la difficulté d'obtenir la renonciation de la Corée du Nord et de l'Iran. »3 La France n’apparaît pas au rang des obstacles massifs à cette dynamique. Pourtant, depuis plusieurs années, elle fait figure de mauvais élève tant par son positionnement lors du TNP 2010 que par ses discours sécuritaires, arrogants et à contre courant de la dynamique initiée par Obama et les ONGs abolitionnistes.

            « M. Juppé peut infléchir cette tendance anachronique et dépourvue de discernement de la France en agissant activement en faveur d’une convention d’élimination des armes nucléaires telle que celle promue par le collectif ICAN» fait remarquer xxx.



[1] 2 3 Déclaration « Pour un désarmement nucléaire mondial, seule réponse à la prolifération anarchique, MM. Juppé, Norlain, Richard et Rocard », Le Monde, 14 octobre 2009

Publié dans POLITIQUE

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