LE DESSOUS DES RETRAITES

Publié le par Patrick Kaczmarek

  

Les 4 frères Sarkozy

LA SAGA

On parle beaucoup de conflits d’intérêts dans la vie politique ces

derniers temps. Des amitiés de Nicolas Sarkozy

avec le milieu de la

finance et des médias, de l’affaire Woerth-Bettencourt

aux récentes révélations du livre de Martin Hirsch

, mais les journalistes « officiels » oublient aussi d’autres évidences. Alors que le déficitprévisionnel de la Sécurité Sociale a été annoncé cette semaine et qu’une diminution des remboursements est d’ores et déjà au programme, il est temps de se pencher sur le secteur de la santé,

de comprendre son fonctionnement, et surtout d’en connaître les

acteurs.

Le Pôle Emploi, né de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC sur une

idée de Nicolas Sarkozy, compte 50.000 employés. La Sécurité

Sociale, comprenant l’Assurance Maladie, l’Assurance Vieillesse et

les URSSAF compte 120.000 employés. Ces deux organismes ont

été concernés par une réforme récente concernant les

Complémentaires Santé. Ainsi, depuis le 1er janvier 2009, 170.000

employés ont été contraints de résilier leurs contrats avec leurs

mutuelles pour adhérer à une "mutuelle employeur obligatoire;".

Ceux qui ont des enfants ont également été obligés d’inscrire ces

derniers sur le nouveau contrat (sauf s’ils étaient déjà ayant-droits

sur le compte du conjoint via une mutuelle employeur obligatoire).

On peut appeler ça du passage en force. C’est une conséquence

de la loi Fillon de 2003.

Ce qui est encore plus étonnant, c’est de constater que c’est le

même organisme qui a remporté les deux marchés. Je ne connais

pas les modalités des appels d’offre mais je m’étonne de voir que

c’est le groupe Malakoff-Médéric

qui a raflé la mise, obtenant d’un

coup, d’un seul, 170.000 adhérents supplémentaires, sans compter

les ayant-droits. Ajoutez à cela les 800.000 salariés CHR (caféhôtellerie-

restauration) qui rentreront dans le dispositif en janvier

2011… c’est encore Malakoff Médéric qui a emporté le marché.

Revenons donc sur l’histoire de cette compagnie d’assurance et de

prévoyance pour comprendre un peu mieux les enjeux.

Pour vous donner une idée du poids de Malakoff-Médéric sur le

marché français, c’est le n°1 des groupes paritaires de protection

sociale, n°2 de la retraite complémentaire et n°3 en santé collective

(classement Argus de l’Assurance). Le groupe est né de la fusion de

Malakoff et Médéric (d’où son nom) le 30 juin 2008, soit 6 mois

avant la mise en place du dispositif "mutuelle obligatoire employeur;"

pour la Sécurité Sociale et le Pôle Emploi. Ainsi, dès le 1er Juillet, le

président de Médéric cède sa place pour laisser seul au commande

du groupe, le président de Malakoff : un certain Guillaume S

arkozy

. Ce dernier est loin d’être un inconnu : au Medef de 2000 à 2006, il a aussi été le vice-président de la CNAM de 2004 à 2005. Guillaume Sarkozy, comme son nom l’indique, est le frère de Nicolas. Puisque j’évoque la fratrie Sarkozy, intéressons-nous maintenant au troisième larron : François Sarkozy

. Pédiatre de formation, François a abandonné la pratique de la médecine pour se

consacrer à l’industrie pharmaceutique (principalement orientée

vers la gériatrie) depuis 2001. Ainsi, il siège au conseil de surveillance de

Bio Alliance Pharma et est devenu le président d’AEC Partners dont une des missions est le conseil aux fonds d’investissement. Par ailleurs, François Sarkozy a également lancé une chaîne de télévision spécialisée dans la santé sur internet… financée par le laboratoire Sanofi. Ajoutons à cela ses relations avec le groupe Paris Biotech Santé, l’un des protagoniste de l’affaire de l’

Arche

de Zoé, et on l’aura compris, l’homme a tissé sa toile : il fait partie

aujourd’hui des puissants lobbyistes de l’industrie pharmaceutique.

D’ailleurs le grand plan Alzheimer lancé par le gouvernement est un

joli cadeau de quelques centaines de millions d’euros, une aubaine

pour le secteur dont il défend les intérêts. Et maintenant la cerise sur le gâteau, celui dont on ne parle jamais, le cerveau, l’éminence grise : Olivier Sarkozy

 

(demi-frère de Nicolas Sarkozy), qui copilote depuis avril 2008 l’activité mondiale de services financiers de  Carlyle Group

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlyle_group), probablement celui qui

tire les ficelles. Le Groupe Carlyle est une société d'investissement américaine

fondée en 1987. Basé à Washington D.C., il est présent dans de

nombreux domaines d'activités, comme l'aéronautique, la défense,

l'industrie automobile et des transports, l'énergie, les

télécommunications et les médias. Ses investissements sont

essentiellement situés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie

du Sud-Est. Le groupe possède 89,3 milliards de dollars de capitaux

propres et il emploie plus de 515 professionnels de l'investissement

dans 21 pays. Les différentes entreprises de son portefeuille

emploient, quant à elles, plus de 286 000 personnes dans le monde

et Carlyle a environ 1 100 investisseurs répartis dans 31 pays à

travers le monde. Pour rappel, le groupe Carlyle a ou a eu parmi ses membres actifs l’ancien Premier ministre britannique John Major, James Baker

n secrétaire d’État américain, George Bush père, ancien directeur de la CIA et ancien président des États-Unis, Frank Carlucci , ancien directeur de la CIA et secrétaire à la Défense américain, Karl Otto Pöhl, ex-président de la Bundesbank, la famille Ben-Laden

et plusieurs chef d’État et de gouvernement.

Le groupe Carlyle n’est pas coté en Bourse, et n’est donc non tenu

de communiquer à la Securities and Exchange Commission (la

commission américaine chargée de veiller à la régularité des

opérations boursières) le nom des associés, des actionnaires.

 

 

 

 

les 4 frères 

 

Le cerveau qui copilote l’activité mondiale des services financiers

d’une multinationale tentaculaire, l’un en charge de l’exécutif de la

France, notre Président, l’un à la tête d’un des plus gros groupe

d’assurance santé et le dernier qui sert les intérêts des laboratoires.

Si ça ne s’appelle pas un conflit d’intérêt, je me demande ce que

c’est… Pourtant les médias en parlent peu et préfèrent s’étendre

sur les amis milliardaires de Nicolas Sarkozy. On peut légitimement

nourrir des inquiétudes sur l’avenir de notre pays. Les réformes

engagées depuis 2004 ne font que confirmer sa détérioration et l’on

peut prédire le démantèlement de toutes nos structures sociales et

services publiques d’ici quelques années.

Placé le 28 octobre 2010, par Mecanopolis

.

  

Suppléments:

Olivier Sarkozy au Carlyle Group

Le demi-frère du président de la République française entre à la

direction du sulfureux et influent groupe d’investissement.

Une information discrète, mais d’importance, repérée par le très

intéressant blog French Politics : le Carlyle Group, bien connu de

ceux qui ont vu le pamphlet palmé de Mickael Moore Farenheit 9/11,

vient d’embaucher le demi-frère de Nicolas Sarkozy comme codirecteur

des services financiers du groupe. La dépêche Reuters

cite le co-fondateur du groupe David Rubinstein : "[Olivier] a une

carrière et un réseau incroyables, qui aideront Carlyle à capitaliser

sur les bouleversements dans le secteur des services financiers et

d’étendre notre présence sur cette partie importante et croissante

de l’économie mondiale". La proximité très grande du groupe

d’investissement avec la Maison-Blanche et les lieux de pouvoir

mondiaux n’est pas nouvelle. En revanche, si les membres sont

souvent d’anciens dirigeants de pays ou d’organismes

internationaux, le débauchage de proches de présidents semble

assez nouveau et confirme les moeurs du président français en

matière de séparation des pouvoirs et d’utilisation de l’influence

politique pour des bénéfices privés. Enfin, il est notable que, hormis

quelques courtes (et discrètes) dépêches, aucun grand quotidien

français ne semble estimer l’importance d’une telle information.

par Hobbes _ source:

 

 

Agora Vox

_________________________________

Publié le 28/10/2010 à 16:16 -

 

Le Point.fr

MALAKOFF-MÉDÉRIC - Le frère de

Sarkozy soupçonné de tirer profit de

la réforme des retraites

Par Pauline de Saint Remy

Guillaume Sarkozy, frère aîné du Président, est délégué général du

groupe Malakoff-Médéric, un groupe de retraite complémentaire et

de prévoyance.

Cela pourrait être un parfait cas d'école pour

 

 

la commission sur les conflits d'intérêts

à laquelle participent en ce moment des hommes

politiques de tous bords. Guillaume Sarkozy, frère aîné du

Président, assureur de son état, bénéficierait du soutien indirect de

Nicolas pour croquer le gâteau de la retraite par capitalisation, selon

le site Mediapart

. L'accusation, qui s'appuie sur un certain nombre

de coïncidences troublantes, semble énorme : la réforme des

retraites aurait été calibrée pour "asphyxier le système des retraites

par répartition" et faire les bonnes affaires de Guillaume Sarkozy. En

d'autres termes, les nouvelles mesures d'âge devraient accentuer la

baisse du niveau de pensions publiques, et donc le besoin de

recourir à des assureurs privés. Mais l'affaire est prise très au

sérieux, jusqu'au Parlement, puisque mardi, le député André Gérin

(PCF) a relayé ces accusations à l'Assemblée nationale, provoquant

un léger malaise, peu de temps avant le vote de la réforme.

Retour sur les faits. Délégué général du groupe Malakoff-Médéric,

un groupe de retraite complémentaire et de prévoyance, Guillaume

Sarkozy sera dès janvier 2011 président du conseil de surveillance

de Sevriena (le nom de la société est provisoire), un fonds de

pension à l'américaine, typique d'un système de retraites par

capitalisation. Autrement dit, un fonds d'investissement réservé à

l'épargne salariale et à l'assurance retraite "supplémentaire".

Sevriena est une "joint-venture" - coentreprise - issue d'un

partenariat entre Malakoff-Médéric, et la Caisse nationale de

prévoyance (CNP Assurances), premier assureur de personnes en

France. Or le groupe privé CNP Assurances se trouve être depuis

1991 une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), un

groupe public, "au service de l'intérêt général et du développement

économique". Pour Mediapart, c'est donc une "alliance contre nature".

"N'importe qui aurait pu parier sur le développement de la capitalisation !" (Malakoff-Médéric) Si Sevriena ne doit entrer en activité qu'à partir de janvier 2011, son existence juridique est déjà actée. Le projet remonte à début 2008, de l'aveu même de Malakoff-Médéric. Et force est de constater que

Sevriena mise sur un marché plutôt porteur, puisque ,avec la baisse

prévue de 8 % du niveau des pensions de retraite en France, le

Conseil d'orientation sur les retraites estime que le marché de la

retraite par capitalisation représentera un pactole de 40 à 110

milliards d'euros par an à horizon 2020. Pour Mediapart, la mise en

oeuvre du projet deux ans avant la réforme des retraites tend à

prouver que ses instigateurs en savaient plus que les autres sur la

réforme mère du gouvernement Fillon, qui favorise, selon eux, le

développement d'un système par capitalisation. "Nous ne

contestons pas les faits, nous en contestons l'interprétation",

martèle Yann Charron, directeur général adjoint chez Malakoff-

Médéric. "Il est ridicule d'insinuer que Guillaume Sarkozy aurait

bénéficié d'informations, n'importe qui aurait pu parier sur le

développement de la capitalisation, au regard de l'évolution

démographique du pays !" explique Yann Charron.

Deuxième argument-choc du côté du groupe de prévoyance, qui

s'estime victime d'"amalgame" et de "désinformation" : "La structure

commune (SAS) sera une filiale à 50/50 de CNP Assurances et

Malakoff-Médéric. Nous sommes un groupe paritaire et mutualiste, à

but non lucratif. Et nous continuerons à appliquer les mêmes règles

avec cette filiale, à savoir que les résultats financiers qui reviendront

au groupe Malakoff-Médéric seront réinvestis au seul service de nos

clients." Tout est fait pour ne pas impliquer personnellement le frère

du Président, qui s'abstient de s'exprimer personnellement sur

l'affaire. "Je rappelle que Guillaume Sarkozy est salarié de Malakoff-

Médéric, il n'en est pas actionnaire et encore moins propriétaire,

mais délégué général. Il n'a ni actions ni retraite chapeau ou je ne

sais quoi," rappelle simplement Yann Charron.

Une seule chose est sûre : le "gâteau" de l'assurance retraite

supplémentaire existe bel est bien. La question est de savoir qui va

en profiter. Alors, Malakoff-Médéric, sûr de sa bonne cause, pose la

question : "Est-ce qu'il ne vaut mieux pas, pour le bien de nos

clients, que des acteurs comme nous, paritaires et mutualistes, non

lucratifs, soient également sur ce marché ?"

 

 

Publié dans POLITIQUE

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