L HOPITAL DE CREIL NE FAIT PAS LA MANCHE

Publié le par Patrick Kaczmarek

COMMUNIQUE du Comité de défense et de Développement de l'Hôpital de Creil

 

Monsieur Jacquinet offre 200 Euros pour transformer les "Urgences" Creil.

On savait l'Agence Régionale de Santé (A.R.S.)de Picardie prête à tout pour sauver les Hôpitaux Publics du marasme dans lequel les avait plongé... l' Agence Régionale d'Hospitalisation (A.R.H.), mais on ne s'attendait pas à une telle générosité!

 

Et puis ce n'est sans doute pas tout, Monsieur le Directeur Général nous réserve d'autres surprises. Bonnes? c'est autre chose. Comme à Clermont par exemple en annonçant la fermeture d'au moins 350 lits à l'Hôpital Psychiatrique et la disparition probable de la Chirurgie et de la Maternité à l'Hôpital Général.

 

En attendant les inquiétantes annonces, il fallait voter, c'est à dire s'exprimer sur les propositions de notre tutelle administrative. Les élus des villes de Creil et de Senlis, les représentants du personnel de ces deux villes et quelques rares associations de malades devaient faire connaître à Monsieur Jacquinet ce qu'ils pensaient de la fusion de leurs Hôpitaux.

Et bien c'est fait, après avoir imposé au Conseil de Surveillance de Senlis de revoir sa copie, la Direction de l'ARS, s'est vue cette fois opposer un cinglant refus à son funeste plan. Les deux Comités Techniques d'Etablissement  (C.T.E.) le rejetaient à l'unanimité. Puis le Conseil de Surveillance de Creil, en présence de membres du Comité de Défense et de Développement et de syndicalistes des deux Hôpitaux. Monsieur Jacquinet dut quitter les lieux, estimant "illégal" cette écoute, somme toute fort démocratique, alors qu'il avait reçu durant une heure une délégation de ceux-ci. C'est d'ailleurs au cours de cet "échange" d'analyses que fut faite cette spectaculaire suggestion de repeindre les locaux de la Salle d'attente des Urgences pour la somme d'"environ deux cents euros". Rassurés, nous ne le fûmes guère, malgré les propos "autorisés" du représentant du gouvernement, sur l'avenir du Pôle Mère-Enfant, de la Chirurgie viscérale et gynécologique... et de nos pauvres Urgences.

Les malheurs de l'ARS n'étaient cependant pas terminés. Les deux Conseils Municipaux de Creil et de Senlis repoussaient également à de fortes majorités sa potion magique. Pourtant, l'administration de cette thérapeutique de choc avait été sérieusement préparée.

Les arguments financiers ont été suffisamment repris pour ne pas y revenir. Les conclusions de la Chambre Régionale des Comptes à ce sujet étant clairement démonstratives. Ajoutons, s'il en est besoin, que ni l'Hôpital de Creil, ni celui de Senlis ne s'en sortiront sans de fortes modifications du financement de nos Hôpitaux Publics. L'heure n'est malheureusement pas à ces nécessaires transformations. Il nous revient donc de résister à ces mesures de démantèlement. D'autant, comme l'ont signalé les Maires de Creil et de Senlis, qu'une étude des Services du Premier Ministre a mis en évidence la fort mauvaise efficacité financière de telles fusions.

 

Deux arguments de l'ARS tentent par ailleurs d'étayer le bien fondé des orientations de son Directeur.

Le premier a malheureusement quelques réalités: la diminution du nombre des médecins. Très réelle pour la Picardie, qui parmi les records de défaillances sanitaires, détient celui de la plus faible densité médicale. Pourtant, cette perte de moyens humains délibérément organisée depuis plus de vingt ans pour réduire l'offre de soins (on a été jusqu'à offrir à plusieurs milliers de médecins des retraites anticipées, à un coût exorbitant) touche principalement les médecins généralistes. La désertification médicale affecte les zones rurales et urbaines, en Picardie comme ailleurs. Par contre les spécialités sont à peu près préservées. Le drame est que leur raréfaction relative bénéficie au secteur marchand qui peut "acheter" à bon prix ces médecins. D'autant que la situation de délabrement des Hôpitaux publics ne les incitent guère à y faire carrière. Creil et Senlis, souffrent de cette désaffection principalement en chirurgie viscérale et anesthésie-réanimation. Mais à l'opposé, les équipes de Pédiatrie, Gynéco-Obstétrique, Cardiologie, Néphrologie, Neurologie, Pneumologie, Ophtalmologie...c'est à dire la majorité des Services ont des effectifs satisfaisants, excessifs même pour les Urgences (!) si l'on écoute Monsieur Jacquinet.
La situation de Senlis est peut-être plus préoccupante et doit bénéficier d'un réel soutien en Pédiatrie, en Chirurgie et Anesthésie-Réanimation, comme Creil pour les deux dernières spécialités.

Le second vaut le détour: pour les besoins de sa cause, l'ARS s'est offert un scénario courtelinesque qu'elle tente présenter sur tous les plateaux. L'esprit de clocher, de boutique, les jalousies professionnelles, les rivalités politiques...auraient fait obstacle à toute coopération et pire, serait la cause des malheurs que connaitraient nos hôpitaux. La ficelle est un peu grosse et le metteur en scène passe aux aveux lorsqu'il nous livre la clef de l'intrigue: les médecins, à ses yeux largement responsables du drame, seraient, sans doute conscients de leur culpabilité, désormais prêts à fraterniser, réconciliés pour l'avenir dans un  objectif commun et surtout radieux(Monsieur Jacquinet doit être un ardent lecteur de Antoine de Saint Exupéry).

Tout cela est un assez mauvais potage. L'Agence Régionale de Santé est bien décidée à imposer ses solutions. L'avis de quelques médecins et pharmaciens qu'elle utilise sans vergogne, l'autoriserait à faire fi des représentants des soignants des deux établissements et des élus des deux villes. Son Directeur le proclame dans la Presse. C'est pourtant avec eux que le Comité de Défense et de Développement de l'Hôpital de Creil poursuivra sans relâche son objectif d'information et de mobilisation des habitants du Sud-Ouest de la Picardie autour d'un projet de Santé de qualité accessible à tous.

 

Le C.A. du Comité se réunira le 7 Juillet à 19h. au siège du Comité.

Le Comité se réunira le 13 Juillet à 19h.Le lieu sera ultérieurement précisé
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Pour le Comité.
Paul Cesbron

Publié dans SANTE

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